Période prépondérante
de la carte postale (CP) française : de 1900 (exposition universelle)
à 1945 (après la fin de la seconde guerre mondiale)
avec un pic autour de 1920. Pays où est née la CP : l’Autriche (vers la fin des années 1860, invention attribuée au professeur d'économie politique de l'Académie militaire de Vienne-Neustadt, Emmanuel Hermann). En France, la CP apparaît en septembre 1870 sous une première forme : celle de cartes-postes acheminées à l’origine par « ballon monté » pour communiquer avec les habitants de Paris assiégés par les prussiens. 1873 est l’année de la création officielle de la CP gérée par la seule administration des Postes (vendue préaffranchie et acheminée). Ce monopole de la CP par l’administration se poursuivra jusqu’en 1875 (date à partir de laquelle les CP peuvent être produites par des entreprises privées mais impérativement vendues avec timbre d’affranchissement collé sur la carte). Mais même pendant cette période de monopole, où les cartes officielles étaient de la plus simple facture (d'un côté, le recto, espace réservé à l’adresse du destinataire et, de l'autre, un espace vierge), des entreprises s’emparèrent de ce nouveau média pour y imprimer sur la face vierge des messages publicitaires ou/et des illustrations. Les premières cartes photographiques en France dateraient de 1891 mais restent rares jusqu’à l’avènement des cartes imprimées par l’éditeur NEURDEIN à partir de 1897 (pour chacune des grandes villes du Pays). 1904 est l’année du partage du recto entre Adresse du destinataire et Espace d’écriture pour la correspondance (arrêté du 18/11/1903). A partir de 1950, le format initial des CP passe de 14 x 9 cm à 15 x 10,5 cm. C’est aussi la période où la surface de la CP devient brillante du fait de l’avènement d’un nouveau procédé de reproduction (utilisant le bromure d’argent) qui détrône le procédé de reproduction dit d’héliogravure qui avait lui-même remplacé vers le début des années 1920 le premier procédé dit de phototypie … Aujourd’hui, depuis la décennie 1960-70 et surtout depuis la généralisation de la couleur, ce sont les procédés offset et parfois typographique qui sont les plus utilisés. A noter enfin, durant cette même période, l’apparition des CP dites « multi-vues ». La carte postale a depuis longtemps une vocation touristique et très souvent humoristique, mais de plus en plus artistique. |
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Adresse
: De 1873 (date de la création des CP en France) à 1904,
l'adresse du destinataire occupe entièrement un côté
de la carte (dit le « recto »). Au-delà, l'adresse
n'occupe plus que la moitié droite du recto. |
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C’est l’un des exercices les plus intéressants
qui passionne le collectionneur. C’est l’occasion de procéder
à une synthèse des éléments d’information
qui précèdent. Affranchissement et oblitération … Evidemment, pour les cartes oblitérées, le timbre et son tarif donnent souvent une bonne indication pour identifier la période durant laquelle la CP a circulé, mais … - toutes les CP n'ont pas circulé ; - pour les autres, les cachets ne sont pas toujours lisibles ; - une carte postale peut avoir été confiée à La Poste longtemps après son édition ; - l’affranchissement peut être erroné (sans taxe rectificative de la Poste). Sous ces réserves, le tableau suivant peut-être utile : |
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Adresse
au recto … - occupe toute la surface : CP antérieure à 1904 - occupe seulement la partie droite : CP postérieure à 1903 |
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Format
… - 7 x 11 cm : CP ≤ 1875 (octobre) - 8 x 12 cm : CP de octobre 1875 à 1878 - 9 x 14 cm : CP de 1878 à 1950 - 10,5 x 15 : CP ≥ 1950 |
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Illustration au verso
… (voir Histoire en bref de la
CP) - Aucune ou image publicitaire : CP ≤ 1875 [correspond à la période monopole de La Poste 1873-1875] - Faible espace occupé : CP [peut-être] de 1875 à 1904 [place libre laissée à la correspondance – mais les premières cartes postales illustrées dateraient de 1889 (parmi celles-ci la Tour Eiffel à l’occasion de l’Exposition universelle – 300.000 exemplaires) et les premières photographiques seulement de 1891] - Occupe tout l’espace : CP ≥ 1903 [l’adresse du destinataire occupant le demi-recto à droite] |
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Editeur/imprimeur/photographes … SYNTHÈSE |
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Principaux éditeurs
... NATIONAUX ... - « Neurdein » / signatures « ND Phot » ou « Collections ND Phot » ou « ND » : 1890 à ~1915 … synonyme de qualité exceptionnelle des CP (bon papier à base de chiffons, bons clichés bien cadrés). Anciens photographes de talent pendant les 3 dernières décennies du 19ème siècle, les frères Neurdein, forts de leur patrimoine considérable d’excellents clichés, deviendront le premier producteur national de CP. Mais, attention, côté datation, l’année de sortie d’une CP ne coïncide pas toujours avec celle du cliché (parfois vieux de plusieurs années). L’entreprise sera reprise en 1921 par l’imprimeur Emile Crété, celui-là même qui avait déjà absorbé en 1913 LL (alias « Lévy & fils et Cie » voir ci-après). La production de cet ensemble apparaîtra un temps sous la marque « Lévy & Neurdein » (années 20) avant qu'il ne soit racheté en 1932 par la société C.A.P. (Compagnie des Arts Photomécaniques – voir ci-après), puis par Roger-Viollet dans les années 1970. - « LL » est un autre gros producteur de CP au début du 20ème siècle. Les initiales font référence à Lévy et son beau-père Léon (respectivement nés en 1933 et 1812) qui avaient prospéré dans la photographie au cours des 4 dernières décennies. Ce sont donc les fils Lévy (alias « Lévy & fils ») qui dépose la marque LL en 1901 et deviennent le second plus gros producteur de CP après les frères Neurdein. Leurs destin vont se croiser, par le truchement de l’imprimeur Emile Crété, repreneur à la fois de Lévy et fils vers 1913 et de Neurdein en 1921. D’où la signature « Lévy & Neurdein » dans les années 20. Cet ensemble sera ultérieurement absorbé dans les années 1930 par la future Compagnie des Arts Photomécaniques (CAP - voir ci-après). - « CAP » : Historiquement, la Compagnie Alsacienne des Arts Photomécaniques devint éditeur national de CP en reprenant les éditions Léon & Lévy (alias « LL »). Autour de 1940, l’entreprise adopte le sigle CAP (Compagnie des Arts Photomécaniques) qui fabriquera les CP d’abord seule puis, à partir de 1950, en association avec la société Théojac de Limoges. A l’origine de l’activité, vers 1895, sont les frères Alcide et Arthur BREGER (utilisateurs du procédé de Phototypie) auxquels succédera le fils d’Alcide (Adrien) qui rachètera en 1935 la société Hélio-Cachan (utilisatrice du procédé d’Héliogravure). Et c’est en 1950, qu’Adrien BREGER (fils d’Alcide) met au point le nouveau procédé de reproduction « Mexichrome », 1ier procédé industriel de reproduction directe en couleur qu’il utilisera jusqu’en 1965 (époque à laquelle est créée la marque IRIS) avant de le relayer par le procédé de reproduction encore actuel « Offset ». - « A. Bergeret & Cie », « Imprimeries Royer » et « Imprimeries réunies » Albert Bergeret (1859-1932), formé aux techniques de reproduction en phototypie, rejoint en 1886 les Imprimeries Royer de Nancy, puis crée en 1898 sa propre entreprise imprimeries « A. Bergeret & Cie » (alias « A.B&Cie ») qui deviendra l’un des plus gros producteur de CP. En 1905, il créera les « Imprimeries réunies de Nancy » (« IRN ») en association avec 2 autres imprimeurs de Lorraine (Humblot et Helmlinger) et cessera toute activité en 1926. Pour mémoire, son fils L. Bergeret (L pour Léon) signera des CP dans les années 1930. - « Imprimeries Royer » : d’origine vosgienne, Jules Royer racheta une petite imprimerie à Nancy en 1868 et la fit prospérer jusqu’à en faire une des premières entreprises nationales productrices de CP selon le procédé alors tout nouveau de la phototypie (grâce à l’un de ses employés, Albert Bergeret, qui créera sa propre entreprise en 1898 – voir plus haut). L’imprimerie existe encore (aujourd’hui à Fléville près de Nancy), mais a changé totalement d’orientation depuis 1975 (étiquettes et catalogues). - « Yvon » : à l’origine de la société d’édition en 1919, un photographe du nom de Pierre-Yves Petit, surnommé Yvon. Dans les années 1940, Yvon s’associe à l’imprimerie de la famille Draeger puis lui cède l’entreprise autour de 1960 (elle la possédait encore il y a peu). Les clichés sont exclusivement en noir et blanc jusqu’en 1940 et passe à la couleur ensuite. - A la suite de Jules LECONTE (éditeur d’un plan de Paris à partir de 1920), son fils, André, diversifie l’activité par une collection de CP sous la marque « Guy ». Jacques, fils d’André, créera sa propre marque de cartes postales « VALOIRE » au pays des châteaux et la renforcera par le rachat des éditions ESTEL, EMY, LE LYS. REGIONAUX (notamment du grand Sud-Ouest) ... - « Labouche frères » : Eugène et Lucien, héritiers de l’activité toulousaine de Gravure-lithographie créée par leur père (Hector-François, en 1848), exercèrent celle d’imprimeur puis d’éditeur de CP de 1900 à 1960. Leur signature va changer au cours du temps : « Labouche frères » jusqu’en 1905, « Phototypie Labouche frères » de 1905 à 1939, « Pyrénées-Océan » de 1939 à 1945 et (sous forme de bromures) « elfe » au-delà de 1950. Ils furent principalement axés sur la Haute-Garonne et les Pyrénéens, mais étendirent leur action sur toute la chaîne pyrénéenne, de Biarritz à Perpignan. La collection « Sites et monuments du Sud-Ouest » en 1901 présente leurs première cartes postales. - « Marcel DELBOY » (1882-1941) fut un important éditeur bordelais du premier tiers du siècle dernier qui a couvert surtout le grand Sud-ouest de la France (région bordelaise et Pays basque notamment). Avant 1904, ses CP (nuage), de grande qualité, sont signées « M.D. édit. ». Après 1904, les volumes édités augmentent, un peu au détriment de la qualité (toujours des phototypies). Viennent ensuite les signatures « M.D. » ou « MD » à partir des années 20, puis « Yobled » (anagramme de Delboy) à partir des années 30. - TESSON (Jean-Maurice) : Il crée avec Maurice Collas les premières CP photographiques de limoges. S’y adjoindra Roger Tesson (frère de Jean-Maurice) qui s’éloignera après 1914 pour s’installer (et œuvrer dans le même domaine) à Lourdes. L’activité de l’Editeur de CP s’étend jusqu’en 1930. Différentes signatures dont les plus fréquentes sont : MTIL (mis pour « Maurice Tesson Imprimeur Limoges »), un logo « trèfle » seul ou surmontant CCCC (mis pour « Charles Collas et Cie Cognac »). - « Alix » fait référence à Alice, fille du photographe Napoléon Baylac (palois depuis 1860). Au début du siècle précédent, elle transporte l’activité qu’elle exploite avec son mari (Barthélémy Eyssalet) à Bagnères-de-Bigorre. Les fils du couple (Georges et Paul disparus respectivement en 1991 et 1994) ainsi que leur descendance (Jean et Jeanne, enfants de Paul) amplifieront considérablement l’activité familiale qui s’exerçera jusqu’en 1999 … essentiellement dans les Pyrénées. - « C.B. » est la signature de Charles Chambon, éditeur de CP à Bordeaux (autour de 1900, tenant du procédé de reproduction photypique), qui a signé plus de 200 cartes postales relatives à Arcachon (du même auteur, à signaler une autre signature « C.C. » correspondant à une qualité une peu supérieure de l’édition) … - à ne pas confondre avec C.C., mis pour Célestin Carrache, photographe et Editeur palois de Cartes postales du début du siècle dernier qui a produit notamment de nombreuses CP du Pays basque. - « A. Villatte » est un éditeur qui a essentiellement œuvré à la période charnière du passage au dos divisé (1904) et le plus souvent dans le cadre pyrénéen. - « Eugène Pacault » (alias E.P.) semble avoir été photographe renommé de Biarritz ayant signé des photos autour de 1850 ! Mais, sur beaucoup de ses CP apparaissent avec le logo circulaire de l’imprimeur : « A.B.&Cie » alias « A. Bergeret &Cie » (voir plus haut). - « Estel » est la signature d’une société d’édition de CP créée à Bordeaux au début du siècle précédent, puis reprise par le groupe d'édition national Leconte vers (1970 ?) [voir plus haut]. - Editions « Bloc Frères » de Bordeaux : à l’origine, les CP de cet éditeur étaient imprimées à Nancy (Imprimeries Réunies d’Albert Bergeret – voir plus haut) dont le logo circulaire surmontait les deux initiales B. R. ; plus tard, disparurent successivement les initiales B.R. puis le logo circulaire au profit d’une numérotation purement locale commençant pour chaque lieu au N°1. - La société d’éditions « LAVIELLE » (qui existe encore aujourd’hui) a été crée à Biarritz en 1953. - L’éditeur « Pierre DOUCET », axé à l’origine sur Lourdes et sa région, créa il y a près d’un siècle l’entreprise, dont les enfants (André et Marc) et aujourd’hui Marie-Bernard (fils d’André) perpétuent la tradition (CP et documents religieux). Mais, depuis, l’activité de cet éditeur s’est considérablement élargie tant au plan géographique qu’à celui de la gammes des produits. (éditeurs régionaux, hors grand Sud-ouest, qui apparaissent dans l'offre de Fanantic) - « Giletta » : professionnel avant l’heure du photoreportage, le niçois Jean GILETTA crée sa maison d’édition en 1880 et la fera prospérer jusqu’en 1930. Il laissera à sa disparition en 1933 un fonds photographique extrêmement riche couvrant surtout sa région (en partie aux archives du patrimoine de Saint-Cyr). Sa descendance reprendra le flambeau en 1968 tout en diversifiant grandement l’activité éditoriale d’origine, néanmoins toujours axée sur la valorisation du patrimoine régional. - « Edition Arnault » : cet éditeur, implanté au Tréport, qui précisent dans d’autres CP « imp.-Phot. », semble n’avoir œuvré que pour sa ville entre 1910 et 1920. - « V.P. » (P comme Porcher) fut un éditeur de Cartes postales parisien (implanté au 67 rue des Archives à Paris 3ème) qui couvrit grossièrement la période 1900 à 1930. Cet éditeur de CP est en particulier connu pour sa série des « p’tits métiers de Paris ». - L’imprimeur (et éditeur) Freulon, implanté à Beaupréau (Maine-et-Loire) a œuvré durant les premières décennies du siècle dernier. On en trouve encore la trace dans les années 40 associé à l’imprimerie Farré. (A citer un éditeurs, européen avant la lettre, qui apparaît dans l'offre de fanantic) - « R. & J. D. » sont les initiales de l’éditeur Römmler & Jonas, le « D » étant celle de Dresden, la ville de leur implantation en Allemagne. Pionnier des CP en Europe (déjà producteur dès la fin du 19ème siècle de CP intégrant des photos quand ses concurrents les illustraient encore de gravures). Les CP françaises de cet éditeur comportent d’ailleurs la mention « importé … ». Ses clichés sont d’une très grande qualité tant au niveau de l’équilibre des masses que celui de la netteté. |
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