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LIVRE : HISTOIRE RACCOURCIE
LIVRE ANCIEN : FABRICATION
LIVRE : DESCRIPTION PHYSIQUE
LIVRES : FORMATS
PAPIER : HISTOIRE BRÈVE et QUALITÉS
COUVERTURES ET RELIURES
GRAVURE ET ESTAMPES
LIVRE : ABREVIATIONS COURANTES
LIVRE : VOCABULAIRE DU BIBLIOPHILE
LIVRE : HISTOIRE RACCOURCIE
Avant le livre, dans la forme que nous connaissons, il y eut le « volumen », rouleau-support de l’écriture que l’on déroulait (dans l’Egypte antique, il était en papyrus, issu du roseau). Curieusement, l’information qui s’affiche aujourd’hui sur vos écrans renoue avec ce mode de lecture séquentielle !
Puis, sous l’empire romain, à partir du IIIème siècle apparurent les premiers « codex », présentant l’information sur des feuilles reliées entre elles, ce qui permettait l’accès direct à chacune d’entre elles. Le codex s’imposera dans tout le monde chrétien avec, pour matière première, le parchemin (peau animale, seule utilisée dans nos régions jusqu’au VIIème siècle) puis le papier à partir du 13ème siècle. Mais le codex est déjà bel et bien un livre que l’invention de l’imprimerie (avec la typographie) vers 1450 va définitivement entraîner vers la forme moderne du livre. Les incunables désignent les premiers livres imprimés, en France pendant la période allant arbitrairement de 1450 à 1500, et de façon tout autant arbitraire, les livres dits anciens sont ceux qui ont été édités avant 1851.
LIVRE ANCIEN : FABRICATION
Supposons que nous ayons voulu éditer 8 pages ne comprenant que le N° de page imprimé en haut et à droite de chaque page. Pour ce faire, l’imprimeur d’antan imprimait sur les 2 côtés d’une feuille simultanément 4 pages dont les N° étaient disposés comme indiqué ci-dessous (en noir au recto de la feuille, en gris au verso ; opération dite d’imposition). Quand on pliait la feuille selon les traits bleus, en maintenant apparente la page 1, puis en rognant les bords rouges, on obtenait le résultat attendu. C’est précisément, le principe du mode de fabrication adopté par l’imprimeur de cette époque [aujourd’hui, le papier fabriqué en continu est livré en rouleau].
- La feuille une fois pliée constituait ce que l’on appelle un cahier (dans notre exemple, un cahier de 8 pages).
- Chacune des 4 parties de la feuille issues du pliage est un feuillet.
- Chaque feuillet est donc constitué de 2 pages (1+2 ; 3+4 ; 5+6 ; 7+8).
- Selon le même processus, en utilisant des feuilles de la bonne taille, on pouvait y imprimer simultanément 8 pages (au lieu de 4), plier 3 fois (au lieu de 2) et constituer des cahiers de 16 pages (au lieu de 8) …
et ainsi de suite …

Une fois les cahiers constitués, on les assemble en les cousant ou/et en les collant au dos, individuellement et ensemble, avant d’insérer le tout dans une couverture souple (simple brochage) ou rigide (reliure). « Pliage + assemblage » constituent ce que l’on nomme le façonnage du livre.
Le façonnage d’une brochure (revue, magazine) se fait aussi à partir de cahiers qui sont le plus souvent emboîtés les uns dans les autres (et non superposés puis cousus) ; on parle alors d’encartage et non d’assemblage des cahiers.
LIVRE : DESCRIPTION PHYSIQUE
       
 
- Portion visible du livre rangé dans une bibliothèque avec Nerfs (parties saillantes), Entre-nerfs et Titre (pièce de titre quand pièce rapportée).
- Couverture cartonnées (avant et arrière) ici avec coins (les contre-plats étant la partie intérieure des couvertures).
- Débordements des couvertures (Coiffes pour le dos).
- 3 côtés du livre où apparaissent les feuillets (tête en haut, queue en bas, gouttière opposée au dos).
- Débordement du dos sur le plat et Rainures dans les plats pour faire charnières.
- (respectivement 1ier / dernier feuillet du 1ier / dernier cahier avant couverture)
et Belles gardes colorées apposées en même temps que la couverture.

- bandes de tissu bi ou tricolores sous les coiffes.
- Ruban pour marquer une page.
LIVRES : FORMATS

On a vu que le support de base de l’imprimeur d’antan est la feuille dont la taille est variable : à titre indicatif, elle peut aller (en centimètres et approximativement) de 36 x 46 (format couronne) à 63 x 86 (format colombier ou double raisin), un format moyen et très courant étant 49 x 64 (format raisin).
Mais le « format d’un livre », n’a rien à voir avec celui de la feuille ni avec sa taille (hauteur x largeur) réelle ; il dépend seulement du nombre de fois qu’on aura plié la feuille pour obtenir un cahier. Ainsi, dans l’exemple que nous avons donné ci-dessus (2 pliures), le format du cahier de 4 feuillets et donc de 8 pages est dit « in-quarto » (en abrégé « in-4° ») (soit, avec une feuille de taille « raisin », environ 30 cm de hauteur). Voici les noms attribués aux différents formats du livre en fonction du nombre de pliures de la feuille :
Nombre
de pliures
Dans 1 cahier, Nb de …
Format du livre
Observations
… pages
… feuillets
p. m. pas
de pliure
2
1
in-plano
p. ex. dans l’édition d’Atlas
1
4
2
in-folio
En gén. ~ 30 à 40 cm
2
8
4
in-quarto (in-4°)
En gén. ~ 25 à 30 cm
3
16
8
in-octavo (in-8°)
En gén. ~ 20 à 25 cm
4
32
16
sextodecimo (in-16°)
En gén. ~ 10 à 16 cm
5
64
32
(in-32°)
 
Se réalisent également
des formats « in-12° »,
par exemple en encartant
[c.-à-d.en insérant l’un dans l’autre]
un cahier in-8° (donc 8 feuillets)
et un cahier in-4° (4 feuillets),
ainsi que des formats « in-24° ».

Pour dater un livre, ou pour en confirmer la date d’impression, les experts se fondent aussi sur …
- la qualité du papier utilisé ;
- le sens (horizontal ou vertical) des marques laissées en transparence dans le papier par les tamis utilisés dans le processus de fabrication ; nous y revenons dans le chapitre PAPIER : SON HISTOIRE EN BREF et SES QUALITÉS ;
- l’emplacement dans les « feuillets » d’un « filigrane » inséré par le fabriquant des « feuilles » ;
- les signes de contrôle du bon enchaînement des cahiers : « réclames » (en bas et à droite de la dernière page d’un cahier, mots ou syllabes repris au début de la 1ière page du cahier suivant) ; « signatures », en général une lettre par cahier suivie d’un N° de feuillet.

PAPIER : HISTOIRE BRÈVE et QUALITÉS
A l’origine chinois (début du IIème siècle de notre ère), le secret de fabrication du papier passe entre les mains des Arabes au milieu du 8ème siècle qui l’introduisent en Europe via l’Espagne vers le 10ème siècle. On enregistre la première fabrique de papier en France près de Troyes vers 1350.
Jusque là, le papier est réalisé à partir d’un mélange de fibres végétales (chanvre et lin notamment) puis de chiffons que l’on broie jusqu’à obtenir une pâte ; celle-ci est étendue sur une « forme » rectangulaire cernée d’un châssis en bois au bas duquel on a disposé un tamis en fil de laiton : des fils sont serrés les uns contre les autres (les « vergeures ») qui sont retenus par d’autres fils perpendiculaires et espacés de quelques centimètres (les « fils de chaîne » eux-mêmes cousus pour certains aux « pontuseaux », baguettes de bois assurant la rigidité du tamis). La pellicule de pâte à papier, ensuite pressée et séchée, conserve dans les tout premiers livres la trace, vue en transparence, des vergeures et des fils de chaîne. Dans les livres anciens, les ombres de part et d’autre des fils de chaîne, dues à une accumulation de petites fibres, sont la preuve qu’il s’agit bien d’un papier fabriqué à la main aux 16ème ou 17ème siècles (il s’y ajoute la trace de la marque de fabrique du papetier, le « filigrane » qui donnera parfois son nom au format de certains papiers comme « raisin » 50 x 65cm, « cloche » 30 x 40cm, « pot » 31 x 41cm). A partir du 18ème siècle, ces ombres peuvent ne plus apparaître.
Nom
du papier
Caractéristiques Observations
Vergé Fabriqué selon le processus décrit plus haut ; on y perçoit donc les traces des vergeures (1) et des fils de chaîne et une petite ombre de part et d’autre des fils de chaîne pour les papiers fabriqués aux 16ème et 17ème siècles. Réalisé à base de chiffons (lin, chanvre, coton). (1) d’où son nom tiré des « vergeures ». Les traces n’apparaissent plus à partir du 18ème siècle.
Vélin Comme son nom l’indique, il a l’aspect du parchemin de même nom : lisse, satiné, légèrement transparent et sans grain bien que fabriqué selon le même procédé que le vergé (avec un tamis extrêmement fin) Utilisé pour la première fois en 1757 par l’anglais John Baskerville pour imprimer Virgile. Fabriqué en France vers la fin du 18ème.
Faux vergé Fabriqué selon un procédé plus moderne (cylindres dont les cannelures permettent d’imiter les vergeures et fils de chaîne).  
Hollande Fort, solide avec vergeures Date de la fin du 18ème.
Whatmann Même caractéristiques que le Hollande mais sans traces de fabrication Anglais – date de la fin 18ème.
Japon Résistant, fin et souple. Il en existe plusieurs types présentant différentes tonalités : Impérial (Soyeux, satiné, transparent bien que plus épais) ; Ancien à la forme (légèrement bistre) ; Blanc nacré (soyeux avec incorporation de paillettes de nacres). Fabriqué avec des végétaux japonais et notamment l’écorce du mûrier.
Chine Aspect de la soie pour impressions délicates (gravures), gris ou jaunâtre. A base d’écorce de bambous
D’alfa Résistant, souple et soyeux. Pour les éditions de luxe
Autres noms Généralement, du nom du papetier ou des localités où étaient implantés les moulins à papier.  

On peut maintenant revenir sur les formats des livres anciens « vergés », dont la présentation des traces de fabrication dans le papier lève le doute sur le nombre N de feuillets dans un cahier (format in-N°) :
in-folio Vergeures horizontales, fils de chaîne verticaux, filigrane au centre de la page
in-quarto (in-4°) Vergeures verticales, fils de chaîne horizontaux, filigrane au bord gauche de la page
in-octavo (in-8°) Vergeures horizontales, fils de chaîne verticaux, filigrane au coin supérieur gauche de la page
in-12° Vergeures verticales, fils de chaîne horizontaux, filigrane au bord droit aux 2/3 de la page
in-16° Vergeures verticales, fils nbde chaîne horizontaux, filigrane au coin supérieur droit de la page
in-24° Vergeures horizontales
in-32° Vergeures horizontales
COUVERTURES ET RELIURES
On a vu que la reliure est la dernière étape de mise en forme du livre après qu’il ait été broché (cousu, collé avec simple couverture souple). Par cette opération est ajoutée une enveloppe cartonnée généralement couverte totalement ou partiellement de tissu ou de cuir. Si la couverture est totale, on parle de « reliure pleine » (et en particulier de « plein cuir ») ; si elle ne couvre que le dos, on parle de « demi-reliure » (et en particulier de « demi-cuir ») ; ce dernier recouvrement peut empiéter sur les plats du livre comme dans notre exemple (de la « DESCRIPTION PHYSIQUE ») où l’on parle de demi-cuir avec bandes et coins. L’enveloppe est ensuite souvent rehaussée d’ornements dorés et, le dos en particulier, d’une pièce de titre. Ce type de reliure dit « à la française » fut très prisé aux 17 et 18èmes siècles. Au-delà, à partir du 19ème siècle, fut souvent adopté un nouveau type de reliure plus économique dite « à la Bradel » (du nom d’une famille illustre de relieurs ayant œuvré fin 18ème et début du 19ème) ; le cuir y est plus souvent remplacé par du carton recouvert de toile (et en particulier de percaline, à base de coton, susceptible d’imiter le cuir) ou simplement de papier ; le dos de la couverture n’est plus collé aux dos des cahiers et son articulation avec les plats est grandement facilitée par une gorge profonde. La technique à l’origine anglaise du « cartonnage emboîté » répond aux mêmes principes : plats et dos ne constituent qu’une seule pièce reliée au reste du volume par les seules gardes dont le collage sur les plats intérieurs cartonnés est souvent renforcé par une solide toile encollée au dos des cahiers.

Les cuirs les plus utilisés pour la reliure de qualité ont variés avec le temps :

Nom Origine Qualités Observations
Vélin [de « veel » forme ancienne de veau] Jeune veau ou veau mort né, chèvre et mouton Naturellement blanc, très fin, doux au toucher Dès la fin du moyen âge (15ème) et encore reliure courante au 16ème. Il s’agit en fait d’un parchemin (donc peau traitée différemment).
Veau Tannée à l’écorce de chêne Peau lisse et amincie donc rendue souple qui peut être teintée et décorée. Reliures de qualité à toutes époques
Maroquin Chèvre … tannée avec des plantes riches en tannin. Grain irrégulier et d’autant plus gros que la peau est épaisse, résistant, toucher agréable, reçoit bien la dorure.
Réservé aux reliures de luxe.
Fut largement utilisé au 17ème siècle (dans une certaine sobriété, souvent teinté en rouge, avec premières gardes colorées) et au 18ème (teintée dans différentes couleurs et dos décoré avec, puis sans, nerfs). Existe une variété de maroquin à grain étiré plus régulier utilisé au 19ème siècle.
de Russie Veau, chèvre Cuir imperméable et peu sensible à l’humidité. Pour d’autres usages que la reliure : cuir de cheval
Chagrin [mot tiré du turc « sagri », croupe … de cheval ou d’âne] mais … (*)
Petit grain rond (*) En Europe, on part du maroquin que l’on traite mécaniquement pour faire apparaître l’aspect granuleux (en France à partir de 1830 souvent en demi-reliure).
Basane Mouton/brebis … tannée avec des substances végétales Considéré de médiocre qualité … mais il existe une « basane alude » (traitée avec l’alun), connue depuis le 13ème siècle, de bien meilleure qualité. Utilisée en reliure courante à toutes époques avec des traitements variés : mouchetée au 17 et 18ème siècles puis marbrée.
Parchemin Chèvre, mouton, veau   Viendrait du nom de la ville turque Pergame.
GRAVURE ET ESTAMPES
Stricto sensu, la gravure est l’opération par laquelle on dessine en creusant la surface d’un matériau (bois, pierre, métal), lequel sert très souvent à l’opération de reproduction sur un nouveau support tel que le papier. Par abus de langage, on appelle aussi « gravure » le résultat de la transposition sur papier (ou tout autre nouveau support) alors que le terme exact serait « estampe ».
Pour aboutir à l’estampe, plusieurs techniques d’impression sont possibles :
Gravure …
Matériau Observations (technique d’impression …)
... en creux
= taille douce
Sur métal
(cuivre, acier …)
Avec outils mécaniques type « pointe sèche », « burin », « berceau et grattoir » pour réaliser des nuances de gris à l’aide de petits points (technique mezzotinto)
Eau forte : la plaque de métal est enduite d’une couche de vernis, que le dessin entame. La plaque attaquée par une solution acide (eau forte) creuse le métal au niveau du dessin. La reproduction se fait par simple pression de la plaque encrée sur le papier.
Sur pierre calcaire Lithogravure : même principe de reproduction que ci-dessus
… en relief Sur bois Xylographie : aux 15ème et 16ème siècles
[On parle de linogravure pour l’impression sur textiles]
... en à-plat Sur une pierre calcaire Le procédé de reproduction (lithographie) se fait sans qu’il y ait à proprement parler de gravure.

Gravure (ou estampe) originale : C’est celle qui est à la fois dessinée et gravée par la main du même artiste. Le nombre des tirages (épreuves) est généralement limité et indiqué à la fin du livre.

Gravure (ou estampe) d’interprétation : Intervient en amont de l’impression un artisan graveur qui réalise le travail proprement dit de gravure à partir d’une œuvre existante de l’artiste sur un autre support.

Gravure (ou estampe) reproduite : Cela vise une estampe reproduite selon un procédé totalement automatique, sans la moindre intervention de l’artiste à l’origine de l’œuvre imprimée. C'est le cas des cartes géographiques de la plupart des Atlas ... même anciens.
LIVRE : ABREVIATIONS COURANTES
[Liste alphabétique de gauche à droite]
acc. : accroc A.I. : Achevé d’Imprimé anc. : ancien autog. : autographe bas. : basane
bibl. : bibliographie br. : broché brad. : Bradel c. : coin(s) cart. : cartonnage
chag. : chagrin chiff. : chiffré color. : colorié coul. : couleur couv. : couverture
(couv.) cons. : conservée (couv.) imp. : imprimée déch. : déchirure défr. : défraîchi demi-rel. : demi-reliure
dent.int. : dentelle intérieure dérel. : dérelié éd. : éditeur édit. : édition
éd.or. : édition originale ép. : époque épiderm. : épidermure est. : estampé ex. : exemplaire
: folio f. (ff.) : feuillet(s) fasc. : fascicule fx t. : faux-titre fig. : figure(s)
fil. : filet front. : frontispice gd. : grand gr. : gravé / gravure grav. : graveur
h.c. : hors commerce h.t. : hors texte ill. : illustré ou illustration imp. : imprimé/imprimeur in-t. : in-texto
jaq. : jaquette jasp. : jaspé lithog. : lithographie ms. (mss.) : manuscrit(s) mq. : manque
mar. : maroquin mod. : moderne mouch. : moucheté mouill. : mouillures ms. : manuscrit
num. : numéroté n.ch. : non chiffré n.c. : non coupé n.r. : non rogné p. (pp.) : page (pages)
pag. : paginé/pagination pap. : papier parch. : parchemin perc. : percaline pet. : petit
piq. : piqûres pl. : planche(s) pl.rel. : pleine reliure port. : portrait préf. : préface
reimpr. : réimprimé rel. : relié / reliure (rel.) ép. : d’époque (rel.) post. : postérieure reprod. : reproduction(s)
rest. : restauré rouss. : rousseurs s.d. : sans date s.l. : sans lieu s.n. : sans nom
s.l.n.d. : sans lieu ni date t. / tom. : tome / tomaison tr. : tranche trad. : traduction (-eur)
tr.dor. : tranches dorées vol. : volume us. : usagé / usure vign. : vignette
 
LIVRE : VOCABULAIRE DU BIBLIOPHILE
Achevé d’imprimer : Dans les livres modernes, le plus souvent à la fin de l’ouvrage, mention obligatoire indiquant le nom et l’adresse de l’imprimeur ainsi que la date de sorti des presses. Forme moderne de l’ancien grec « κολοφών » repris dès le début de l’imprimerie (sous le nom « colophon ») dont l’un des compléments obligatoires en France jusqu’au début du 18ème siècle fut la formule « AVEC PRIVILEGE DU ROY ».

Addenda : Notes complémentaires ajoutées à la fin d’un ouvrage.

Adresse : Fait partie de « l’Achevé d’imprimer » qui précise le lieu et la date d'édition de l’ouvrage ; dans les livres anciens, elle figure sur la page de titre.

Affiche : Support d'information, généralement publicitaire, de grand taille puisque destiné à être vu dans l'espace public. Prend véritablement son envol en France à partir du 19ème siècle.

Ais : Dans les premiers livres, planchettes de bois qui tenaient lieu de couvertures (plats).

A la française (format …) : Se dit dans les ouvrages modernes d’un format plus haut que large, contrairement au format à l’italienne … mais ces appellations sont relativement récentes et n’avaient pas cours dans la description du livre ancien.

Almanachs : Du moyen âge au 20ème siècle, les almanachs, ouvrages populaires publiés une fois l’an, comportaient toutes sortes d'informations utiles (calendrier, recettes de cuisine, conseils en tous genres, contes …). « L’Almanach royal », édité de la fin du 17ème siècle jusqu’à la fin du 18ème, s’en distinguait en ce sens qu’il était un annuaire administratif de la France.

ancien (livre …) : Par pure convention, qualifie un livre imprimé avant 1851. Voir LIVRE : HISTOIRE RACCOURCIE.

Anopistographe : Ouvrage dont seul un côté des feuillets est imprimé, comme ceux des tout débuts de l’imprimerie (15ème et début du 16ème siècles).

apogryphe : Qualifie un texte dont l’authenticité est douteuse … comme certains ouvrages religieux.

Aquateinte : Procédé de gravure en creux du type « eau forte » (utilisé dès le 17ème siècle) permettant de réaliser des imitations de lavis. Voir GRAVURE ET ESTAMPES.

autographe (document …) : Qualifie ce qui est de la main de l'auteur (signature, lettre, manuscrit …). Très recherché par certains bibliophiles.
Barbes : Bords irréguliers d’une feuille non coupée (dont on dit qu’elle n’est pas ébarbée).

Basane : Peau de mouton ou de brebis tannée avec des substances végétales employée dans la reliure.
Voir COUVERTURES ET RELIURES.

Bas de casse : Lettre minuscule par opposition à « capital » (lettre majuscule). Ce terme est issu du vocabulaire des typographes à l’époque où les caractères de plomb étaient classés dans des casiers dénommés « casses ».

Belles pages : Désignent le recto de tous les feuillets d’un livre (donc les pages impaires).

Bible (papier …) : Papier très résistant bien que très fin jusqu’à en être presque translucide. Tire son nom de l’utilisation qui en est faite pour l’impression de textes sacrés ; mais il est aussi utilisé par l’édition de luxe, celle d’annuaires, de catalogues par correspondances (en raison de son faible poids) et même de notices de médicaments.

Bibliographie : [abréviation courante : Bibl.] Ouvrage donnant la liste et les références des livres se rapportant à un thème précis ou à un auteur donné.

Bibliophilie, bibliophile : Passion et amateur des livres, ce que traduit l’étymologie grecque « biblion » (livre) et « philos » (ami).

Bichromie : Technique de reproduction d’une image en deux couleurs (dans l’édition moderne, par interprétation photographique d’une image en couleur ou présentant des nuances de gris).

Bon à tirer : [abréviation courante : BAT] En imprimerie, accord donné à l’imprimeur (par l’auteur ou l’éditeur) pour le tirage d’un ouvrage.

Bradel (reliure type … ou à la …) : Voir COUVERTURES ET RELIURES.

Brochage, broché, brochure : Quand les opérations de couture des cahiers, collage et application d’une simple couverture souple sont accomplies, on parle de « brochage » du livre, de livre « broché » ou de « brochure » quand l’ouvrage comporte peu de pages (mais dans ce dernier cas, il n’y a généralement même pas de couture mais un simple agrafage des cahiers encartés (c.-à-d. insérés les uns dans les autres). Voir LIVRE ANCIEN : FABRICATION.
Cahier : les livres sont constitués de « cahiers », résultat du pliage d’une (grande) « feuille » imprimée recto verso.
Voir LIVRE ANCIEN : FABRICATION.

Capitale : Lettre majuscule par opposition à « bas de casse » (lettre minuscule).

Carton, cartonné : [abréviation courante : cart.] Dans certains ouvrages anciens, un « carton » désigne un feuillet réimprimé et réintroduit alors que le tirage en était terminé et, ce, pour des raisons diverses telles que censure, ou erreur grossière tardivement détectée ; l’ouvrage est alors dit « cartonné ».

Cartonnage (emboîté) : Procédé de reliure bon marché par lequel le volume est « emboîté » dans une couverture de carton réunissant plats et dos. Voir COUVERTURES ET RELIURES.

typographiques (règles …) : Conventions retenues pour l’impression de textes (ponctuation, abréviations, césure des mots, utilisations des capitales et italiques …) ; de la même manière que pour le vocabulaire du dictionnaire académique, ces règles ont évolués au cours du temps.

Codex : Forme primitive du livre. Voir LIVRE : HISTOIRE RACCOURCIE.

Collationner, collation : « Collationner » un livre vise à en comparer entre eux différents exemplaires pour en révéler toutes les variantes. Dans le même esprit analytique, la « collation » vise à examiner avec précision un livre pour s’assurer qu’il est bien complet et conforme à l’original (ordre des feuillets, présence des gravures, nombre de pages …).

Colophon : [du grec κολοφών, achever] Dans un ouvrage, mention indiquant le titre, le nom de l’auteur, celui de l’éditeur ainsi que la date d’impression. Terme utilisé dans les premiers livres imprimés (incunables). Il s’agit donc de la forme ancienne de notre actuel « achevé d'imprimer ».

Coloriage, colorié : [abréviation courante : color.] Par opposition à l’introduction de la couleur par l’un des procédés d'impression, le « coloriage » peut être effectué sur certaines pages (dite « coloriées ») d’un ouvrage après tirage.

Copyright : Né aux Etats-Unis en 1790, cette protection du droit d’auteur mettra (dans l’esprit seulement) près d’un siècle à s’imposer en Europe. Aujourd’hui, depuis une cinquantaine d’années seulement, elle est matérialisée par le signe © suivi du nom du propriétaire des droits et de l’année de la parution de l’ouvrage.

Couverture : Pour l’édition ancienne, voir LIVRE : DESCRIPTION PHYSIQUE et COUVERTURE ET RELIURES. Dans l’édition moderne, la couverture d’un livre est généralement ainsi décrite :
- 1ière de couverture, face souvent illustrée du livre supportant le plus souvent le titre, le nom de l’auteur et celui de l’éditeur ;
- 2ème et 3ème de couverture, le plus souvent non imprimées ;
- 4ème de couverture, donnant le numéro ISBN, le prix de l’ouvrage et sa présentation succincte ;
- le dos comportant généralement un rappel du titre, de l’auteur et de l’éditeur.

Cul-de-lampe : Ornement souvent placé au bas de la dernière page d'un chapitre.

Curiosa : Terme générique désignant les objets d’art et en particulier … les livres traitant du sexe et de l’érotisme ; très souvent leurs auteurs et les éditeurs se cachent sous des pseudonymes et leur dates d’édition sont volontairement erronées.
Dédicace(r), dédier, dédicataire : Par quelques mots manuscrits inscrits en tête d’un ouvrage, l’auteur « dédicace » un exemplaire de son livre. Mais par une inscription imprimée souvent au début (mais parfois à la fin) du livre, l’auteur « dédie » son oeuvre à un « dédicataire », personne physique ou morale à laquelle il veut rendre hommage.

Dépôt légal : Cette obligation a été instituée pour la première fois en France sous François 1ier (1537) sous couvert de protection du droit d’auteur et du patrimoine littéraire, mais probablement plus pour contrôler la diffusion des écrits. Hors quelques rares interruptions durant la période révolutionnaire, cette obligation a perduré jusqu’aujourd’hui.
Eau forte : Procédé de gravure. Voir GRAVURE ET ESTAMPES.

Édition : [abréviation courante : éd.] Ensemble des opérations conduisant à la publication d'un ouvrage (choix de textes, impression, commercialisation).

Édition originale : [abréviation courante : éd. or] Première édition d'un ouvrage effectués sous le contrôle de l’auteur et donc souvent recherchée par les bibliophiles. Elle se distingue de la « première édition ».

Emission : Mise en circulation à une date donnée d'une même édition qui peut avoir connu plusieurs émissions décalées dans le temps.

Enfer : Dans une bibliothèque, l’enfer était le lieu bien sous contrôle où l’on réunissait tous les livres jugés licencieux (et notamment les livres érotiques).

Enluminure : Illustration (peinture ou dessin) manuelle d’un texte le plus souvent manuscrit.

Envoi : Dédicace manuscrite de l'auteur qui est susceptible de valoriser l'ouvrage.

Emboîtage, emboîté : Fait référence à un type de reliure industrielle. Voir COUVERTURES ET RELIURES.

Epidermure : Partie de toile (en reliure) usée dont la trame est visible. Mais on parle encore d’épidermure quand la « fleur » du cuir (partie externe) est usée et laisse percevoir la « chair » (partie profonde du cuir).

Epigraphe : Citation figurant au début d’un livre ou partie d’un livre annonçant souvent l’esprit dans lequel le sujet est abordé.

Epreuve : Dans le cours du processus d’impression, tirage ponctuel de l’imprimeur anticipant le résultat final pour enregistrer d’ultimes remarques avant le tirage définitif. Au cas particulier d’une estampe (gravure), plusieurs documents de cette nature (appelés « états ») étaient souvent soumis à l’artiste à différents niveaux du processus d’impression ; ces états ponctuels sont souvent recherchés par les collectionneurs.

Errata : Liste des erreurs repérées par l’éditeur dans un livre déjà imprimé et donnant lieu à un feuillet inséré dans l’ouvrage. La présence d’un tel feuillet est un début de preuve de version originale, lesdites erreurs ayant été normalement corrigées dans les éditions suivantes.

Estampe : Voir GRAVURE ET ESTAMPES.

Estampage (reliure) : Procédé par lequel une reliure reçoit un décor par la frappe de fers ou de plaques supportant un dessin en relief.

Etats : Voir Epreuve.

Ex-Dono : Inscription manuscrite, généralement sur l’une des pages de garde d’un livre offert, précisant le nom du bénéficiaire ; mais cette inscription n’est pas à confondre avec la dédicace de l’auteur, car elle peut émaner d’un tiers et en particulier de l’éditeur.

Ex-Libris : Marque de l’appartenance du livre par son propriétaire apposée généralement en 2ème de couverture ou sur une page de garde. Cette inscription prend le plus souvent la forme d’une mini-gravure personnalisée.
Façonnage : Ensemble des opérations de pliage et d’assemblage dans le cours de la fabrication d’un livre.
Voir LIVRE ANCIEN : FABRICATION.

factice (Recueil …) : Réunion dans un même ouvrage, sur un thème donné, de brochures indépendantes.

Fac-similé : Reproduction aussi exacte que possible d'un texte, d'un dessin ou d’un livre.

Fascicule : Fragment d'un document dont la publication se fait en plusieurs temps. Le phénomène fut fréquent au cours du 19ème et première moitié du 20ème où un ouvrage pouvait faire l’objet d’une série de fascicules qu’on réunissait au terme des « livraisons » sous une même reliure.

Faux-titre : Titre souvent raccourci figurant (souvent au recto du second feuillet) entre la page de garde et la page de titre d’un livre.

Feuillet : C’est l’ensemble de 2 pages recto verso. Voir LIVRE ANCIEN : FABRICATION.

Filigrane : Marque du fabricant de papier apparaissant par transparence dans les « feuilles » et qu’on retrouve en partie ou totalité dans les « feuillet ». Voir PAPIER : HISTOIRE BRÈVE et QUALITÉS.

Fleuron : Terme de relieurs désignant tant la figure en forme de fleur qu’ils apposent au dos d’un livre que l’outil lui-même qu’ils utilisent pour réaliser cette opération.

Folio, foliation : Fait référence aux numéros attribués aux feuillets d’un livre avant que ne s’impose la pagination apparue au 16ème siècle. Voir LES FORMATS.

Fonds : Désigne le dos des cahiers qui sont traversés par les fils de couture.

Format (d’un livre) : Donné par les expressions du type « in-folio, in-4°, in-8° … », le format d’un livre dépend directement du nombre de pliures de la « feuille » utilisée par l’imprimeur pour le confectionner [Voir LES FORMATS]. Toutefois, et c’est une source permanente de confusion, les imprimeurs parlent souvent de « format fini ou rogné » pour désigner la taille finale de l’ouvrage (hauteur x largeur).

Frontispice : Illustration (souvent une gravure) placée au début d’un livre face à la page de titre.
Gardes (blanches) : « Feuillets » généralement placés en tête et à la fin d'un livre. Par ailleurs, on désigne par « belles gardes », les faces colorées intérieures apposées en même temps que la couverture. Voir LIVRE : DESCRIPTION PHYSIQUE.

Gouttière : Tranche du livre opposée au dos. Voir LIVRE : DESCRIPTION PHYSIQUE.

Grammage : Poids du papier donné en grammes/m². Généralement, les livres anciens utilisent un papier allant de 70 à 90 g/m² … mais le papier bible est plus près de 30g/m².

Grand papier : Cela désigne un exemplaire de livre ayant fait l’objet d’un tirage restreint (numérotés) et imprimé sur papier de qualité supérieure. L’expression vient du fait que les éditeurs d’antan adoptaient pour ce faire de plus grands formats. Autre appellation de ce type de livre : exemplaire (ou tirage) de tête.

Graver, gravure : Voir GRAVURE ET ESTAMPES.
héraldique (signe …) : Se rapportant aux armoiries de familles, ville, pays ... qui apparaissent souvent dans les ouvrages anciens.

Hommage : Synonyme de « dédicace » (voir ce mot).

Hors-textes : Qualifie une illustration qui n’a pas été imprimée en même temps que le texte d’un livre et qui lui est incorporée dans le cours du brochage ou de la reliure. Cela permet en général d’imprimer de telles illustrations sur un papier de meilleure qualité que le reste de l’ouvrage. Contraire « in-texte ».
Iconographie : Ensemble des illustrations d’un livre.

Imprimatur : [mot latin signifiant « qui soit imprimé »] Dans les livres anciens, autorisation d'imprimer donnée par l'autorité ecclésiastique catholique. Par extension, aujourd’hui, autorisation donnée par une autorité officielle.

Incipit : [du lain incipio commencer] Premiers mots ou premières phrases d'un ouvrage.

Incunable : Ouvrage imprimé dans les premières années de l’imprimerie. Voir LIVRE : HISTOIRE RACCOURCIE.

interfolié : Qualifie des feuillets blancs insérés entre les feuillets d’un livre pendant son brochage.
janséniste (reliure …) : Par référence au caractère austère du jansénisme, qualifie une reliure très sobre, dépourvue d’ornementation.

Jaquette : Protection supplémentaire, souvent illustrée, dont sont pourvus certains livres.

jaspé : Qualifie l’aspect bigarré donné aux tranches d’un livre, par référence à la pierre de jaspe très colorée.

Justification : Action d’aligner les lignes d’un texte par rapport au bord (généralement de la page). On parle de texte « justifié » à droite et/ou à gauche.

Justification de tirage : Indication (souvent en début ou fin du livre) précisant les nombres d’exemplaires tirés sur les différentes qualités de papiers.
Lettrine : Première lettre (donc capitale) du début d’un chapitre, volontairement grossie et souvent décorée dans les livres anciens.

Libelle : Depuis le 16ème siècle, désigne un écrit généralement diffamatoire et souvent satirique. Mais, à l’origine, c’était l’appellation de tout texte remis dans un but judiciaire à un magistrat.

Lithographie : Procédé de reproduction sans gravure. Voir GRAVURE ET ESTAMPES.

Livre objet : Création commune d’un auteur et d’un artiste plasticien (peintre, illustrateur, photographe …) à tirage souvent limité (voire unique).

Livre romantique : En France, par référence au courant artistique de l'époque, livre édité à partir du début du 19ème siècle (vers 1810) et jusque vers 1880.
Magazine : Publication périodique (généralement illustrée) de volume très variable et abordant de manière un peu superficielle des sujets très variés. Elle se distingue de La revue, publication également périodique, qui traite plus en profondeur de sujets plus limités (littéraire, philosophique, scientifique, médical ...).

Manchette : Notes que l’on trouve dans certains ouvrages en marge d’un texte imprimé et non au bas de la page.

Marbrures : Aspects donnés sur certaines parties d’ouvrages telles que (belles) gardes, tranches et reliures.

Maroquin : Variété de cuir utilisé pour la reliure. Voir COUVERTURES ET RELIURES.

Minuscule : Livre de très petit format, dont la plus grande dimension est inférieure à 75 mm.

Miscellanées : [du latin « miscellanea » mélange] : Recueil de textes littéraires ou scientifiques n’ayant pas de liens entre eux.

Mise en pages : Disposition des textes et des illustrations d’un ouvrage.
Offset : Procédé d’impression à plat, proche dans son principe de la lithographie (mais utilisant le report sur caoutchouc et non sur pierre calcaire).
Palimpseste : Parchemin utilisé une première fois et réutilisé après grattage du premier texte.

Périodique : ... mis pour « Publication » périodique : quotidien (journal), hebdomdaire, bimensuel, mensuel ... Les journaux, revues et magazines sont des périodiques.

Pièce de titre : pièce de cuir, rapportée au dos d’une reliure, indiquant généralement les titre, auteur, tomaison …).
Voir LIVRE : DESCRIPTION PHYSIQUE.

Piqûre : Dans l’édition moderne, fil métallique permettant d’assembler les feuillets d’une brochure : la piqûre est dite « à cheval » quand elle est au milieu du pli et « à plat » quand elle appliquée sur le côté.

Plats : Désignent les deux côtés de la couverture d'un livre. Voir LIVRE : DESCRIPTION PHYSIQUE.

Planche : Illustration hors-texte d’un ouvrage.

Pontuseaux : Par abus de langage, désigne souvent certaines marques laissées en transparence dans le papier dans le cours de sa fabrication. Voir LES FORMATS.

Préfaçon : Première édition « sauvage » (souvent effectuée à l’étranger) d'une œuvre à partir des éléments parus précédemment dans une revue périodique. Elles est paradoxalement « plus originale » que « l'édition originale » de l'ouvrage, puisque antérieure et sans les corrections apportées ultérieurement à « l’édition originale ».

Premières pages (d’un livre) : Dans les livres anciens, ce sont celles que l’on rencontre au début d'un ouvrage avant que n’apparaissent les premières pages numérotées. On y trouve généralement les gardes, une page de faux-titre, une page de titre, éventuellement une inscription par laquelle l’auteur dédie son œuvre à un « dédicataire » et enfin (mais pas toujours et souvent avec une pagination en chiffres romains) une préface / introduction et une table des matières.
Dans les livres modernes, on trouve successivement les mêmes fausses gardes (2 pages blanches), la page de faux-titre, la page de titre détaillée de l’ouvrage (souvent en page 5), la page où apparaît le copyright et l’ISBN (souvent en page 6), un sommaire, puis l’inscription de l’auteur (improprement appelée dédicace) et enfin la préface.

Première édition : (par opposition aux éditions suivantes dite de « réédition ») A ne pas confondre avec « l'édition originale » qui est la première effectuée sous le contrôle de l'auteur.

Princeps (édition …) : [du latin, le premier] Synonyme de « première édition ». Voir ci-dessus.
Quadrichromie : [abréviation courante : quadri.] Dans l’édition moderne, technique de reproduction d’une image couleur par « sélection » de quatre couleurs fondamentales : cyan, magenta, jaune, noir.
Racinage : Fait référence au dessin de racines ou de veines de bois porté sur certaines couvertures en cuir de livres reliés.

Rainage, rainure : Fait référence aux sillons pratiqués entre dos et plats d’un livre pour en faciliter l’ouverture.
Voir LIVRE : DESCRIPTION PHYSIQUE.

Rebras : Dans certaines reliures anciennes (16ème siècle), le matériau (le plus souvent du cuir) recouvrant les plats est prolongé pour permettre d’envelopper la gouttière jusqu’à réaliser un véritable étui ; on parle alors de « reliure à rebras ». Mais lorsque le prolongement des plats ne fait que se replier sans collage sur les contre plats (verso des plats), on parle simplement de « rabats ».

Réclame : Dans les livres anciens, un des signes destinés à contrôler le bon enchaînement des cahiers : en bas et droite de la dernière page d’un cahier, mots ou syllabes repris au début de la première page du cahier suivant.

Recto : [opposé au « verso »] Côté du « feuillet » situé à droite dans un livre ouvert (et qui correspond donc à un numéro de page impair).

Recto verso : Les deux côtés d’un « feuillet ».

réglé
(Exemplaire) : Exemplaire d’un ouvrage dans lequel sont tracées à la main des lignes (souvent à l’encre rouge) pour faire ressortir la qualité de la mise en page.

Réimpression : Nouvelle impression d’un livre sans correction par rapport au précédent tirage.

Reliure : Voir COUVERTURES ET RELIURES.

Remboîtage : Désigne l’insertion d’un ouvrage dans une reliure différente de la reliure d'origine.

Revue : Publication périodique (le plus souvent mensuelle et de volume très variable) qui traite de sujets propres à un domaine assez spécialisé (littéraire, philosophique, scientifique, médical ...). Elle se distingue du Magazine qui aborde des sujets très variés, de manière plus superficielle.

rogner : Terme d’imprimerie ou/et de reliure désignant l’action de couper les 3 bords des feuillets d'un livre pour que les tranches présentent une surface unie.

Rousseurs : Taches brunes apparaissant sur les pages de certains ouvrage anciens en raison de la qualité médiocre du papier et surtout de son exposition à l’humidité. Elles déprécient l’ouvrage, mais s’il en vaut la peine il est possible de « laver » le livre de ces imperfections (mais c’est affaire de spécialistes).
Sélection (photographique) : dans l’édition moderne, opération par laquelle on sépare les quatre couleurs fondamentales en imprimerie (cyan, magenta, jaune, noir) en vue de la reproduction d’une image colorée.

Signature : Dans les livres anciens, un des signes destinés à contrôler le bon enchaînement des cahiers : généralement, une lettre par cahier suivie d’un chiffre désignant le feuillet.

Suite (de gravures) : Ensemble des gravures d’un même ouvrage, souvent imprimées sur papier de qualité supérieure à celle du reste du texte (et donc qualifiées de « hors-texte »). Mais, il peut aussi s’agir de la succession des épreuves d’une gravure (dites « états »).
Taille douce : procédé de gravure en creux sur métal et sur pierre. Voir GRAVURE ET ESTAMPES.

Tapuscrit : Texte dactylographié (par opposition à manuscrit).

Témoin : Bord non ébarbé d'un feuillet donc plus petit que les autres. Conséquences de la multiplication de témoins dans un livre : des tranches irrégulières.

Tirage : Appliqué au livre, c’est l’ensemble des exemplaires imprimés en une seule fois. Certains tirages sont volontairement limités quand ils sont imprimés sur des papiers de qualité supérieure et numéros d’ordre. Appliqué à une gravure, c’est le nombre d’exemplaires reproduits à partir d’une même matrice.

Tiré à part : Impression, souvent à tirage limité, d'une partie d’un ouvrage collectif tel que revue.

Titre (page de …) : Dans un livre, page où sont généralement réunies les informations suivantes : titre de l’ouvrage, nom du ou des auteurs, illustrateur(s), informations touchant l’éditeur (nom, lieu, date). Très souvent, le feuillet précédent dit de « faux titre » supporte généralement des informations simplifiées (parfois limité au seul titre). Enfin, apparaît parfois sur une page un « titre de relais », utilisé pour écouler des invendus.

Titre courant : Rappel dans certains ouvrages du titre (souvent simplifié) dans la partie supérieure de chaque page (ou seulement d’une page sur deux).

Tomaison : N° du tome apparaissant souvent au dos des reliures ou sur la page de titre.

Tranches : Dans un livre, désigne les trois extrémités visibles des feuillets coupés/tranchés et parfois … dorées (sur tranches).
Voir LIVRE : DESCRIPTION PHYSIQUE.
Vélin : Il peut s’agir de la peau de jeune veau ou veau mort né (mais aussi de chèvre ou mouton) employée dans la reliure.
Voir COUVERTURES ET RELIURES. Mais cela peut aussi désigner une qualité de papier : Voir PAPIER : HISTOIRE BRÈVE et QUALITÉS.

Vergé : Désigne une qualité de papier dont les plus anciens garde en transparence des traces du procédé de fabrication.
Voir PAPIER : HISTOIRE BRÈVE et QUALITÉS.

Vergeures : Marques laissées en transparence dans le papier dans le cours de sa fabrication.
Voir PAPIER : HISTOIRE BRÈVE et QUALITÉS.

Verso : [opposé au « recto »] Côté du « feuillet » situé à gauche dans un livre ouvert (et qui correspond donc à un numéro de page pair).

Vignette : Dans un livre, motif récurrent d’ornementation de début ou/et de fin des chapitres.

Volumen : Avant le livre, rouleau-support de l’écriture que l’on déroulait. Voir LIVRE : HISTOIRE RACCOURCIE.
Xylographie : Procédé de gravure en relief sur bois utilisé aux 15ème et 16ème siècles. Voir GRAVURE ET ESTAMPES.