HISTOIRE RACCOURCIE DU TEXTILE
Les principaux TEXTILES (Tissus)
TAPIS : Mode de fabrication
TAPIS : Description physique
LES PRINCIPAUX TAPIS
LISTE ALPHABETHIQUE DU LEXIQUE TEXTILE
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HISTOIRE RACCOURCIE DU TEXTILE
  L’art du tissage a le même âge que les premiers vêtements : il daterait de plusieurs milliers d’années avant notre ère. Mais au début du
« tissu », il y a le « fil » issu de l’agglutination de petites fibres naturelles (d’origine animale ou végétale) … c’est le « filage » dont l’art s’est développé très tôt dans l’histoire de l’homme, probablement au moment de son passage du statut de chasseur-cueilleur opportuniste à celui d’éleveur-agriculteur raisonné et … sédentarisé (- 10 à - 5000 ans avant notre ère). D’où l’importance prise par exemple, dès l’aube des arts textiles, par le poil de mouton, une des premières espèces animales domestiquée au Moyen Orient. Le filage manuel (à base de quenouilles et de fuseaux) fut facilité par l’apparition (toujours au Moyen Orient) du « rouet » (qui daterait du 14ème siècle) et c’est seulement au 18ème siècle en Europe qu’apparaissent les premiers métiers à filer puis à tisser.

  Au cas particulier du « tapis », sa fabrication s’est particulièrement développée (encore … au Moyen Orient) d’où ils ont été importés en Europe à partir du 13ème siècle. C’est durant la dynastie iranienne des Séfévides (16ème siècle et premier tiers du 18ème) que la fabrication des tapis devient une véritable industrie … elle était jusqu’alors le fait de nomades dont la production était artisanale.
LES PRINCIPAUX TEXTILES (et notamment les TISSUS)
 

Origines ...

Produits élaborés
... animale
... végétale
autre
Observations
laine mouton
Soie cocon
Poil de
lapin
Poil de chameau
Poil de
chèvre
Autres animaux
Chanvre
Coton
Lin et autres
Autres
Fil x x         x x x et crin   Filage = fibres + ou – courtes agglutinées pour former le fil long
Armure
infrastructure des tissus
  x         x x x   Types d’entrelacement fils de trames et chaines de tissu (3 types : toile, serge, satin
TAPIS
- Chaîne
- Trame
- Pile
 
x
x
X
 
x
x
X
   


x
 
x
     
X
x
x
    Voir tableaux spécifiques

1, 2 ou 3 fils de trames
⇐ noeuds coupés
 
laine mouton
Soie cocon
Poil de
lapin
Poil de chameau
Poil de
chèvre
Autres animaux
Chanvre
Coton
Lin et autres
Autres
Observations
TAPISSERIE
- Chaîne
- Trame ⇒
 
x
 

x
     
x
     
X
 
x
 

Or, arg.
 
Avant : lin ; aujourd’hui en coton
⇒ à l'origine du motif
DENTELLE   x             x   Pas d’armure
TISSUS                     = étoffes ... obtenus par tissage
- Alpaga         x (1)           (1) Camélidé du même nom
- Angora     x (2)   x (3)           (2) Lapin albinos ou angora
(3) Yack, mouton
- Brocart
(ex. : Damas)
  x               Or, arg. Dessins formés par l’or et l’argent
- Cachemire x (5)     x (4)             (4) à long poil
(5) mélange avec poils mouton
 
laine mouton
Soie cocon
Poil de
lapin
Poil de chameau
Poil de
chèvre
Autres animaux
Chanvre
Coton
Lin et autres
Autres
Observations
- Calicot               x     Toile grossière (draps …)
- Chiné   x                  
- Chintz               x     Type toile de Jouy
- Crêpe x x                 Ondulé, granulé (ancien signe de deuil en crêpe noir)
- Cretonne             x x x   Toile solide (surtout ameublement)
- Damas   x               Or, arg. Brocart d’origine syrienne
- Flanelle x             x     Aspect duveteux (obtenu par foulage)
- Gabardine x             X     Tissé très serré
- Gaze x x           x x Or  
- Jacquard   x origine                 Réalisé avec métier du même nom
 
laine mouton
Soie cocon
Poil de
lapin
Poil de chameau
Poil de
chèvre
Autres animaux
Chanvre
Coton
Lin et autres
Autres
Observations
- Lama           x (6)         (6) Camélidé du même nom
- Mohair         x (7)           7) Chèvre angora
- Mousseline   x puis...           x      
TAPIS : Mode de fabrication
Au début du processus, il y a le squelette du tapis (constitué d’un réseau de fils tendus entrelacés : les uns sont dit « fils de chaîne » (le plus souvent tendus verticalement), les autres, perpendiculaires aux premiers, sont les « fils de trame » (donc le plus souvent horizontaux). C’est le mode d’entrelacement des 2 types de fils qui définit en terme de tissage « l’armure » d’une étoffe en général et de l’intégralité du « tapis tissé » en particulier (première forme historiquement prise par les tapis d’orient où les fils de trame définissent les motifs décoratifs : on parle de « kilim »).

Nœuds symétriques (turc)
 
Mais, ce qui en fit par la suite sa spécificité et sa notoriété, c’est l’ajout à cette
« base » du tapis (chaînes + trames) de brins textiles (le plus souvent en laine ou en soie) noués autour des fils de chaîne dans l’intervalle d’un ou plusieurs fils de trame … le tout étant régulièrement serré à l’aide d’une sorte de peigne. Parmi les différents types de nœuds existants, il en émerge 2 principaux (voir schémas ci-contre) : le nœud dit « symétrique » autrement appelé « nœud turc »
ou « nœud Ghiordès » (du nom de la ville à l’ouest de la Turquie) et le nœud dit
« asymétrique » qui désigne le « nœud persan » encore appelé
« nœud senneh » (de la ville kurde Sanandaj ou Senna).
La densité de ces nœuds (nombre de nœuds au m² et, dans le monde anglo-saxon, au pouce² = carré de 2,54 cm de côté) influence fortement l’appréciation du tapis.

Il reste à couper et à égaliser les brins de fils émergeants (issus des nœuds) pour obtenir le « velours » de la partie supérieure du tapis.
 

Nœuds asymétriques (persan)
TAPIS : Description physique
     
 
     
 
Ici sur la base

Dessus  
Envers  

Bordures ...  
Médaillon ...  
Champ  

Franges  
 
d'un Tapis indien (Penjab)

- (ou couverture) Partie supérieure du tapis.
- (ou dos) Partie inférieure du tapis.

- principale et secondaires (intérieure et extérieure)
- au centre du tapis.
- Ici avec décor floral et animal.

- Elles sont le prolongement des fils de chaîne (ici verticaux) arrêtés par un nœud. Entre franges et velours du tapis apparaît l'entrelacement d'amorce des fils de chaînes (verticaux) et de trame (horizontaux) : c'est la lisière (visible dans la loupe).
LES PRINCIPAUX TAPIS
Pour une lecture aisée du tableau ci-dessous des principaux tapis, nous retiendrons les conventions suivantes :
- Colonne « Nom » : Les différentes orthographes des familles de tapis sont en général mentionnées.
- Colonne « Pays … » : Le Pays d’origine étant souventl’Iran, nous lui avons réservé une mini-carte où le lieu de fabrication apparaît.
- Colonne « Nœuds » : sont mentionnés le type de nœuds utilisé et leur nombre par m² ; celui-ci s’exprime presque toujours en centaines de milliers : c’est ce nombre en milliers qui est donné dans la sous-colonne densité. On compte aussi parfois en Nb de nœuds / cm² et /pouces² ; Rappel des règles de changement d’unités : N nœuds/m² = Nx100 nœuds/dcm² et nœuds/dcm² = 15,5 nœuds/pouces².
- Colonne « Matériaux » : pour mémoire, la base (= armure) désigne l’ensemble des fils de chaîne et de trame et, le plus souvent, 2 fils de trame séparent deux rangées consécutives de nœuds. Enfin, dans la plupart des cas, le velours est en laine.
. Base laine signifiera fils de chaîne ET de trame en laine.
. L’absence de précision relative au nombre de trame(s) entre 2 rangées consécutives de nœuds supposera que la « norme » (2 trames) est observée ; si tel n’est pas le cas, le nombre de trame(s) sera précisé.
. L’absence de précision relative au velours signifiera qu’il est en laine.
- Colonne « Observations » : Par famille de tapis seront indiqués, autant que possible, les tailles les plus courantes, les couleurs et/ou arrangements de couleurs et les motifs qui en font le plus souvent les décors … sachant que ce sont ces données ajoutées à celles de la densité du tapis qui en font la valeur.

Nom
Pays
Nœuds
Matériaux
Observations
type
Densité
Abadeh
 
persan
250-400
Base coton Tailles fréquentes (en m) 3 x 2 et 2 x 1,5
Dominante rouge brun et bleu - Petits motifs nombreux stylisés (végétal, animal, géométrique) + médaillons multiples
Afshar
 
persan
et
turc
100-250
Base coton
1 à 2 fils
de trame
Région de Kerman (dont le nom est souvent associé à Afshar)
Tailles fréquentes (en m) (2-2,5) x (1,5-1,8) - Dominante rouge et bleu foncé - Médaillon central « peau animal écorché stylisée » + décors géométriques
Agra Inde
(Nord)
persan
300-400
Base coton 1iers tapis aux 16 et 17èmes siècles (Dynastie mongole). A partir du milieu du 19ème grands tapis carrés (2 des plus grands au monde sont des « Agra »).
Dominante beige rehaussée par couleurs soutenues (rouge, bleu …) - Décors floraux
Akstafa Caucase
(Nord)
turc
> 100
Chaîne en laine
Trame laine ou
coton
Couleurs vives et multiples
Décor fréquent : figures géométriques ou animalières stylisées (notamment oiseau à queue en forme de peigne) + souvent médaillon étoilé
Aqche Afgha-
nistan
turc
50-100
Chaîne laine et
trame coton
2 types de formats : Longueur/largeur ~1,5 (L allant de 1,5 à < 4m) et
« passages » étroits (l < 1m) et L allant jusqu’à plusieurs mètres (< 4m)
Dominante rouge brun - Multiples petits motifs (floraux stylisés et géométriques) + « pied d’éléphant » (rectangle « octogone »)
Ardabil / ardebil
turc
150-300
Chaîne coton
Trame laine
ou coton
Nom des plus connus en raison d’un tapis très anciens (16ème) conservés dans un musée (base soie, velours de laine, densité >500)
Souvent longs (70-80 cm x plusieurs m)
Dominante rouge orangé ou rosé – abondance de petit motifs géométriques (fleurs stylisées) + médaillons octogonaux
Bakhtiar/ baktiar /
bachtiari
 
Turc
(le plus souvent)
70-300
et +
Base coton
parfois 1 trame
Souvent grandes tailles (2 à 3m) x (3 à 4m)
Décor à motifs cloisonnés (carrés de « jardin ») ou/et décor floral stylisé à dominante rouge orangé (avec médaillon central)
Laine épaisse et robuste
Beloutches/
Baloutches/
70-200
Base laine
(Chaîne parfois coton
et trame poil chèvre)

Petites tailles : maxi 1m x (< 2m)
~ tapis afghans aux couleurs sombres (rouge, brun, marron, bleu …) - Décors à petit motifs géométriques
Bidjar
turc
250-400
et +
Base laine
2 à 3 fils de trame
(si trame coton, tapis récent)
Toutes tailles - Lourds, robuste
Dominante rouge et bleu sombres rehaussés par pointes de beige – Multiples motifs floraux (+ souvent grand médaillon central en losange)
Chi-chi Caucase
(Nord-Est)
turc
160-280
Base laine ou
chaîne laine +
trame coton
Petites tailles : souvent (1-1,5) x (1,5-2,3 m)
Dominante Bleu indigo et marron
Décor : nombreux motifs à étoile géométrique + bordure à bâtonnets inclinés
Chinois  
persan
1000
Base laine et soie
Velours soie
Les plus anciens du 13ème siècle
Décors floraux et animaux mythiques
Gabbeh Iran
Turkestan
Afghanistan
Turc
40-100
Base laine Terme générique de tapis grossiers (épais jusqu’à plusieurs cm) très artisanaux issus de nomades de plusieurs pays. Généralement de petites tailles
A dominante souvent de couleurs vives (rouges, jaune orangé ...)
Très peu de décor (quelques animaux stylisés)
Ghashghai (ou ï) /
Khashghaï (ou i) /
Qashqaï (i)
turc
100-260
Base laine / poil
de chèvre
(mais aussi trame coton)
Toutes tailles jusqu’à L=3 m
Dominante rouge (framboise) et brun rouge - Décor : nombreux motifs floraux et animaux stylisés + hexagones grands et petits (avec crochets)
Hamadan
turc
70-200
(ancien) Base laine
1 fil de trame
(et + récent si trame coton)
Le plus souvent petite tailles (1, … x maxi 2) et parfois étroits et longs
Dominante rouge plutôt foncé (de garance) et bleu foncé
Décors : motifs floraux stylisés et dessins géométriques
Heriz
turc
50-200
Base coton Grandes tailles
Dominante rouge assez vif (vermillon)
Décor : nombreux motifs floraux stylisés et dessin géométriques + médaillon central anguleux flanqué de 2 plus petits
Isfahan / Ispahan
persan
700-1200

Base laine ou coton
Velours laine
ou soie
(ras, serré)
Notoriété à son pic aux 16 et 17èmes siècles et début du 20ème
Beige rosé/ivoire et bordure à dominante bleu
Décor floral très fin avec médaillon central
Khal Mohammadi Afghanistan
(Nord)
turc
150-300
Base laine (ou
trame coton)
2 types de formats : Longueur/largeur ~1,5 (L allant de 1,5 à < 6 m) et « passages » étroits (l < 1m) et L allant jusqu’à 4m
Dominante rouge brun - Multiples petits motifs (floraux stylisés et géométriques= + « pied d’éléphant » (« octogone » + ou - allongé)
Kerman         Voir Afshar
Keshan / Kashan
persan
150-300
Base coton
Mais aussi Base coton et velours laine et soie
Grandes tailles
Dominantes couleurs tendres (rouge, bleu, vert …)
Décor : nombreux motifs floraux très fins avec médaillon central (similitudes avec Ispahan)
Klardasht
turc
150-300
Base coton Plutôt petites tailles approchant le carré
Dominante rouge foncé (de garance) et marron
Décor : motifs floraux et animaux stylisés peu nombreux + grand médaillon central souvent hexagonal
Koliai / Kolyai

turc
200-400
(ancien) Base
laine et (+ récents) coton
l ~ 1 m x L jusqu’à 3 m (donc plutôt allongés)
Dominante rouge foncé (de garance) et marron
Décor : figures géométriques (parfois motifs floraux stylisés) + médaillon(s) central (/aux) géométrique(s)
Mashhad / Meshed
persan
150-300
Base coton Premières réalisations : fin 19ème
Grandes tailles (surtout en longueur)
Dominante rouge sombre - Décor : motifs géométriques à base de médaillons losanges répétitifs
Moud / Mud  
persan
250-400
Base coton
Velours laine
(et laine&soie)
Petites tailles
Couleurs à dominante rouge et beige
Décor très chargé de motifs floraux avec ou sans médaillon central
Nahavand
persan
150-300
Chaîne coton
Trame laine
Toutes tailles
Dominante marron rouge profond
Décor : motifs (surtout) floraux stylisés et dessins géométriques avec ou sans médaillon central
Nain
persan
250 à
> 1000
Base coton ou soie
Velours laine ou soie
Dominante claire (beige rosé/ivoire) rehaussée de quelques couleurs foncées (rouge …)
Décor (proche du tapis Ispahan) : floral très fin avec médaillon central
Qom/ qum/ kum /
Ghom/ Ghoum/
persan
700 à
> à 106
Base coton ou soie
Velours laine ou soie
Toutes tailles
Décor floral et animal (scènes de chasses), « jardin » avec ou sans médaillon
Senneh /sehna /senna
persan
150-300
Base coton
1 trame
Allure générale : similitude avec les tapis Koliaï (même région)
Dominante rouge/rouille et bleu foncé
Shiraz
turc
50-100
Base laine (ou
poil de chèvre)
Toutes tailles
Dominante rouge/rouille
Décor : motifs géométriques (à base de losange et hexagones) et floraux/animaux stylisés + Médaillon(s) hexagonal(aux)
Shirvan /schirwan / chirvan Caucase
(Sud-Est)
turc
100 à
> 1000
Base coton
Velours laine
ou/et soie
Toutes tailles
Dominante marron, beige rehaussée par du vieux rose ou du bleu foncé – Décors : motifs floraux très fins, arabesques + médaillon en rondeur (à base losange)
Tabriz
turc
100 à
> 1000
Base coton
Velours laine
ou/et soie
Toutes tailles
Dominante marron, beige rehaussée par du vieux rose ou du bleu foncé – Décors : motifs floraux très fins, arabesques + médaillon en rondeur (à base losange)
LISTE ALPHABETHIQUE DU VOCABULAIRE DU TEXTILE
Aspe : Instrument permettant de dévider (dérouler) le fil issu du cocon de la chenille de papillon (bombyx) dite abusivement « ver à
soie ». Il permet également d’assembler plusieurs fils de soie pour obtenir un fil plus résistant.

Armure : Cela fait référence à l’armature, l’infrastructure d’un tissu (ou celle d'un tapis) faite de fils entrecroisés. A cet égard, l’appellation
« armure » qui évoque plutôt une couverture n’est pas très appropriée. Les fils entrecroisé ont pour nom « fils de chaînes » (tendus dans les premiers « métiers à tisser » entre deux barres de bois parallèles) et « fils de trames » perpendiculaires aux premiers. L’armure désigne simplement la manière dont s’entrecroisent les 2 types de fils. La plus simple et la plus naturelle (dessus-dessous-dessus-dessous …) détermine ce que l’on nomme une « toile » indépendamment du matériau utilisé ; une toile pourra donc être en laine, en coton ou en soie … Deux autre types d’entrecroisement déterminent l’armure « sergée » (ou le « serge ») et l’armure « satin ». Là encore, ces dénominations sont indépendantes du matériau utilisé … même si dans le langage courant on associe souvent ces armatures à certains matériaux comme la laine ou la soie. Enfin, les métiers à tisser modernes permettent depuis longtemps de combiner les types d’entrecroisements : on parle alors de tissus façonnés.

Aubusson : Célèbre manufacture française de tapisserie datant du 14ème siècle. On y fabriquera des tapis noués d’inspiration moyenne orientale à partir du 16ème siècle avant de trouver un style européen à partir du 18ème.
Base (de tapis) : Cela désigne l’armature du tapis, constituée par l’ensemble des fils de chaînes et de trames. Ils sont souvent en coton et plus rarement en laine ou en soie. Voir TAPIS : Mode fabrication.

Broderie : Désigne l’ensemble des techniques permettant de décorer un tissu en y créant un motif plat ou légèrement en relief à l’aide de fils. Si l’on se limite aux approches purement manuelles, plusieurs méthodes ont été et sont encore utilisées. Citons en quelques unes : le classique « point de croix » (aussi appelé « point compté »), la broderie au crochet (ou « point de Beauvais »), la « peinture à l’aiguille » où le motif reproduit à l’aide d’un brin de fil unique donne l’illusion d’une aquarelle, la broderie au ruban (où celui-ci, souvent de soie, se substitue au fil), la broderie ajourée (où partie du fond de l’ouvrage est découpé) …

Boutons : Bien que le bouton ne soit pas à proprement parler un produit textile, il y est tellement associé que nous le classons ici parmi les objets textiles collectionnés. Son histoire très ancienne remonterait à plusieurs millénaires avant notre ère. Dans son usage utilitaire (et non seulement esthétique) il remonte en Europe aux 13ème siècle et prend son essor en France sous le règne de Louis XIV. La diversité des boutons dans leur forme, leur couleur et leur créativité esthétique en font des objets-types de collection. La matières des vieux boutons est souvent la corne, l'os, l'ivoire (animal ou végétal/corozo à partir du 19ème siècle), la nacre, le métal ...
Cardage : [viendrait du mot Chardon] Voir Peignage.

Carreau : Dans le jargon des dentelières, désigne le coussin qui sert de base à leurs travaux. Il est très lourd pour être stable, généralement rempli de paille compressée voire de sable.

Champ (de tapis) : Désigne la surface du tapis à l’intérieur des bordures. Celle-ci comporte en général un décor fait le plus souvent de motifs récurrents et parfois un médaillon central. Voir TAPIS : Description physique.

Chanvre : Une des premières fibres textiles exploitée par l’homme (peut-être dès l’époque néolithique) qui fut abondamment utilisée au cours du Moyen âge au même niveau que la fibre de lin. Le processus de fabrication du fil était long et complexe.

Chiffon : A travers les lieux et les époques, le terme a désigné un tissu léger et transparent et … une étoffe de mauvaise qualité.

Coton : Fibre d’origine végétale (entourant les graines de cotonniers) la plus utilisée dans le monde depuis le 19ème siècle. Mais, le coton était déjà utilisé depuis plus de 10.000 ans.

Crin : Fibre d’origine animale ou végétale généralement longue, rigide et épaisse. Mais seul le crin d’origine végétale (par exemple issu de feuilles de palmiers) intervient dans la confection de tissus (dès le 19ème siècle en France).
Densité (de nœuds) : Voir TAPIS : Mode fabrication.

Dentelle : [qui signifierait « petites dents »] N’obéit pas à la définition du tissu puisqu’il n’y a ni fils de chaînes ni fils de trames mais un entrelacement manuel de fils issus de petites bobines lestées (dites fuseaux). La dentelle au fuseau, apparue en France entre le 15ème et le 16ème siècle, connut des hauts et … souvent des bas : plusieurs édits de Louis XIII qui voulu en réglementer l’usage (considéré comme abusif à l’époque), entraves révolutionnaires au travail des religieuses qui en étaient le vecteur de développement principal, lois Jules Ferry à la fin du 19ème qui écartent les mêmes religieuses de l’enseignement primaire, mécanisation grandissante de la fabrication dentelière au tournant des 19 et 20èmes siècles … Produite manuellement en fil de lin à l’origine, puis en coton à partir du 19ème, elle renaît ponctuellement de ses cendres avec la soie.

Dévider, dévidage, dévidoir : [probablement de la même famille que « vider »] On rappelle en effet qu’au cours du processus ancien de production du fil, celui-ci se retrouvait enroulé sur un fuseau. L’opération suivante consistait à « vider le fuseau » de ce fil pour en faire des écheveaux et, pour ce faire, on utilisait un dévidoir. L’écheveau permet, par exemple, d’entreprendre de nouvelle opérations … de lavage, de teinture … ou/et de rembobinage du fil.

Dosar : Désigne les tapis (persans) de faible taille dont la plus grande longueur n’excède pas 2 m.

Duite : Désigne la quantité de fil de trame nécessaire pour aller d’un bord à l’autre d’un tapis.
Echeveau : Voir Dévider ...

Echevette : Petite bobine de fil (généralement de coton) utilisée en broderie. Elles contiennent moins de 10 m de fil et existent en plusieurs centaines de coloris.

Ecoinçon : Motifs placé aux 4 coins de certains tapis.
Feutre : Il ne s’agit pas d’une étoffe tissée. Il est constitué d’amas de poils (mouton, chèvre, chameau, castor …) compactés et ébouillantés, auxquels sont données des formes. Cette technique (sans doute venue d’Asie) existe depuis la préhistoire et fut utilisée en Europe dès le début de notre ère. Mais son usage n'y prendra une certaine importance qu’à partir du 12ème siècle par la redécouverte de ses vertus : solidité, bonne isolation thermique, relative étanchéité et faible coût de fabrication .

Fil de chaîne : Voir Armure.

Fil de trame : Voir Armure.

Filage : Dans le processus de fabrication du fil (par exemple de laine), le filage est l’étape qui suit celle de la réalisation d’un « ruban
peigné
» qu’on a enroulé à l’origine sur une quenouille. L’opération de filage consiste à assembler en un fil mince mais néanmoins résistant la mèche de laine extraite de la quenouille que l’on serre, torsade et enroule sur le « fuseau ». C’est encore une opération (ultérieure) de filage que de réitérer la même opération (assembler/torsader/enrouler) sur plusieurs fils issus d’un premier filage pour obtenir un fil plus gros et plus résistant encore.

Foulage : [à rapprocher de « fouler … au pieds »] Action par laquelle on rend un tissu de laine imperméable en lui faisant subir différents traitements : bains (chauds) avec produits appropriés, torsion, frottage, battage … ce qui a pour effet de compacter/densifier les fibres de laine et de les feutrer.

Fuseau : Instrument archaïque, basiquement constitué d’une tige de bois lestée, sur laquelle s’enroulait le fil produit par la fileuse à partir du « ruban peigné » issu de la quenouille. Pendant le filage, le fuseau tournait sur lui-même pour, tout à la fois, torsader le fil et l’enrouler sur le fuseau. Son mouvement de rotation était facilité par la fonction de volant d’inertie exercée par le lest (dénommé fusaïole). Mais,
« fuseau » est aussi le nom des petites bobines lestées utilisées par les dentelières.
Jardin (tapis à décor …) : Désigne le type de décor cloisonné de certains tapis où apparaît un quadrillage et, à l’intérieur de chaque carré (ou rectangles), des motifs souvent floraux plus ou moins stylisés. Nombre des tapis persans Bakhtiar présentent une telle « décoration jardin ».
Kilim : Voir Tapis tissé.
Lisière (de tapis) : Voir TAPIS : Description physique.
Médaillon (de tapis) : Désigne la figure décorative de grande taille présente au centre de beaucoup de tapis. Dans ceux du moyen orient, c’est souvent un motif géométrique en forme de losange, hexagone, pentagone ou étoilée.

Métier (à tisser) : Machine qui réalise l’entrecroisement à 90° de deux types de fils dits de « chaînes » et de « trames ». Un métier à tisser rudimentaire est typiquement constitué de 2 barres de bois (les « ensouples »), maintenues parallèles par un cadre, entre lesquels sont tendus les fils de « chaînes ». Pour y glisser les fils de « trames », il va falloir se frayer un chemin entre les fils de chaînes ; pour ce faire, on utilise une « navette » qui fonctionne à la manière d’une grande aiguille à coudre emportant dans son chas le fil de trames. Les trames successives sont ensuite serrées les unes contre les autres à l’aide d’un « peigne ». Les métiers à tisser peuvent être verticaux ou horizontaux ; ces derniers, plus simples à réaliser, existaient il y a plus de 8.000 ans mais cette disposition, avérée être aussi la plus efficace, est celle qui a cumulé le plus d’améliorations techniques : ainsi, l’adjonction de tiges verticales (les « lisses »), guidant chaque fil de chaîne à travers une sorte de chas, permirent d’écarter les fils pairs des fils impairs et de ménager un plus grand espace au passage de la navette ; au peigne manuel au départ fut substitué un « battant de peigne » facilement manipulable … Mais, le sommet de la technique fut apporté par le génial inventeur lyonnais Joseph Marie Jacquard à l’aube du 19ème siècle du métier qui porte son nom et dont on a dit qu’il jetait les bases du premier … ordinateur (commandé qu’il était par un programme à cartes perforées).

Mihrab : [du mot arabe signifiant sanctuaire] Motif décoratif de certains tapis moyens orientaux (et principalement de ceux qui sont destinés à la prière) ayant la forme d’une arcature de mosquée.
Nœuds, (tapis) noué : Voir TAPIS : Mode fabrication.
Passementerie, passement : La passementerie regroupe l’ensemble des activités de production et de commercialisation des produits textiles ayant une utilité décorative (dentelles, liserés, rubans, cordons …) dont la dénomination générique est passements.

Peignage, peigne, peigner : Au cours du processus ancien de fabrication du fil (par exemple de laine), à l’aide d’une sorte de peigne on est amené à peigner (on dit aussi carder) la laine brute pour mettre dans le même sens (« paralléliser ») les fibres qui la composent. En associant fibres courtes et fibres plus longues et en aboutant les nappes réalisées à chaque opération de peignage, on obtient un « ruban peigné ». L’étape suivante sera celle de la production du fil proprement dit : le filage.

Pile (de tapis noué) : Désigne les touffes de fils (généralement de laine ou de soie) perpendiculaires à la surface du tapis après découpe des fils dépassant des nœuds.

Point Beauvais : L’une des techniques de broderie à la main ayant recours au crochet. Née en Chine, celle-ci fut introduite en France vers le milieu du 18ème siècle. L’une des plus ferventes utilisatrices et même opératrices de cet art (dit alors « broderie chaînette ») fut Madame de Pompadour qui donna même un temps son nom à ce type de broderie. Elle prendra à partir du début du 20ème siècle la nouvelle appellation de « point de Beauvais ».
Quenouille : Dans le processus ancien de fabrication du fil (par exemple de laine), la quenouille est la tige autour de laquelle on entoure le « ruban peignée », résultat de l’opération précédente de peignage et d’étirement des assemblages de fibres. L’étape suivante sera la production d’un premier fil plus ou moins torsadé qu’on enroulera sur un fuseau.
Rochet : Forme conique (souvent en carton ou plus récemment en matière plastique) destinée à recevoir le fil sous forme de bobines de 0,5 à 2 kg.

Rouet : Dans le processus ancien de production du fil, longtemps à base des seules quenouilles et fuseaux, le rouet fut une innovation majeure introduite en Europe au début du 13ème siècle. Le rouet permettait de mécaniser l’opération de torsion du fil (à l’aide d’une pièce dite « épinglier ») et d’enroulement du fil torsadé sur une … bobine.

Ruban : Désigne une bande de tissu tissée directement avec ses fils de trames à la dimension étroite du ruban. Il ne s’agit donc pas d’un morceau de tissu plus large qu’on aurait découpé.
Satin : Désigne l’un des trois types principaux d’entrecroisement des fils de chaînes et de trames d’un tissu. Voir Armure.

Serge, sergé : Désigne l’un des trois types principaux d’entrecroisement des fils de chaînes et de trames d’un tissu. Voir Armure.
Tapis : Voir les rubriques qui lui sont consacrées plus haut (Description physique ; Mode de fabrication ; Principaux tapis).

Tapis ancien : Est jugé ancien un tapis d’au moins 30 à 50 ans.

Tapisserie : Cela désigne une composition textile (le plus souvent murale) à but purement décoratif. Elle peut être tissée à la manière d’un tissu (mais avec trame discontinue pour faire apparaître des motifs) auquel cas on parle de tapisserie de lisse (ou lice) par référence au mécanisme des métiers à tisser. Mais elle peut être aussi brodée (voire Broderie).

Textile : Voir Histoire raccourcie du textile.

Tissage, tisser : Le tissage désigne l’ensemble des opérations de production d’un tissu dont on rappelle qu’il est constitué d’un entrelacement (à 90°) de fils de chaînes (sens de la longueur du tissu) et de fils de trames (sens de la largeur). Le type d’entrelacement des 2 types de fils détermine l’armure du tissu. La machine permettant cette production a pour nom « métier à tisser ».

Tissé (tapis …) : Historiquement, première forme prise par les tapis nés au Moyen Orient. … donc constitués des seuls fils de chaînes (dont les extrémités nouées forment les franges) et de trames. Ces derniers permettent de faire apparaître le motif du tapis moins riches et moins variés que les tapis noués. Le « Kilim » en est la version encore produite aujourd’hui où les motifs créés par les fils de trames recouvrent totalement les fils de chaînes.

Tissus : Produits issus du tissage. Les principaux tissus, dont sont donnée la composition, sont rappelés plus haut dans un TABLEAU.

Toile : Voir Armure.

Tricot, tricoter, tricotage : Comme pour la dentelle, le tricot n’est pas à proprement parler un tissu en l’absence de fils de chaînes et de trames. Mais il s’en rapproche néanmoins puisqu’il s’agit bien de l’entrecroisement de fils (mais en réalité d’UN fil) dans un ordre défini et selon un processus récurrent ; ainsi parle-t-on parfois de tissus tricotés (jersey …). La technique est ancienne puisqu’on aurait connu le tricot en Egypte il y a plus d’un millénaire et son usage en France date du 16ème siècle.